Monday, April 14, 2014

Comment savoir si le printemps est arrivé : la cabane à sucre

C'était le dernier weekend de mars, et avec plusieurs personnes de couchsurfing, nous avons décidé de faire une sortie à la cabane à sucre. La cabane à sucre est traditionnellement une cabane qui se situe sur une exploitation d'érables. Au printemps, c'est le moment où l'on récolte la sève d'érable pour en faire le sirop d'érable et les produits qui en sont dérivés, et c'est aussi le moment où la plupart des québécois et voyageurs se dirigent vers la cabane à sucre pour une journée à se remplir la panse de nourriture traditionnelle copieusement arrosée de sirop d'érable.

En raison d'un manque de voitures par rapport au nombre de personnes intéressées, nous avons choisi une cabane à sucre accessible en transports en commun. Ce qui signifie environ 2h de trajet pour y aller, et deux métros, un bus, et un taxi. Mais c'est accessible.

Le dimanche matin, je me lève tôt pour arriver à l'heure dite à Montmorency, terminus de la ligne orange du métro, qui se situe à Laval, donc plus sur l'île de Montréal (et il faut déjà une bonne heure pour y arriver depuis chez moi). Mais, comble de la surprise, il neige à fond !! Pour un 30 mars, j'ai déjà le moral qui se dirige dangereusement en direction des chaussettes, mais qu'importe, nous allons à la cabane à sucre.


Mais la neige me ralentit, et il me faut le double de temps pour arriver au métro. Les métros eux-mêmes sont en retard, et le temps d'arriver à Montmorency, j'ai loupé l'heure du bus que nous devions prendre. Heureusement, je ne suis pas la seule, et nous nous retrouvons à sept pour attendre le bus suivant, 1h40 plus tard. Et pendant ce temps, ni la neige, ni le vent ne faiblissent...


Et nous voici dans le bus ! Youpi ! Et après encore 15 minutes en taxi, nous arrivons à la cabane à sucre Constantin.


Et alors là, je découvre que certes, c'est accessible en transports en commun, mais en contrepartie, il y a beaucoup de monde ! Et c'est très commercial... Et par commercial, entendez, tout ce qui peut faire rentrer de l'argent est exploité :

Les produits à base d'érable... Logique.
Les produits un peu rustiques. Soit...
Les chapeaux de cow-boys de toutes les couleurs... Euh...
Les machines à sous pour animaux en peluche... Vraiment ?
Bref, tout est fait autour de ça. Et ça marche ! La cabane ne désemplit pas !




La décoration est un peu kitsch, à grand renfort de branches d'érable en plastique et de guirlandes lumineuses.


Je ne sais pas combien de centaines de personnes sont attablées autour des grandes tables rustiques couvertes de toiles cirées...


On nous fait passer par les cuisines pour atteindre une deuxième salle, parce que la première, d'une taille impressionnante pourtant, est pleine.


Et la ronde des plats commence : Soupe aux pois, accompagnée de pain aux cretons, salade de chou et café (à volonté le tout).


Fèves au lard et à l'érable, saucisses à l'érable, omelette, jambon à l'érable et petits bouts de couenne grillée (c'est les trucs sur le dessus du jambon qui ressemblent à des oignons grillés. Je me suis fait avoir la première fois, mais c'est bien du gras grillé et ça a un drôle de goût, genre gras un peu rance)...


Le tout bien sûr arrosé de sirop d'érable.


Puis le dessert : pudding du chômeur (à gauche. C'est bien si vous êtes en hypo. Sinon, attention à la glycémie après) ou tarte à l'érable (étonnamment moins sucrée que le pudding du chômeur...). Miam.


Après ça, repus, un peu trop même peut-être, nous retraversons la salle d'entrée où il y a maintenant un DJ qui fait passer des tubes québécois...


Nous avons bien besoin d'un petit tour dehors pour se remettre alors nous sortons, histoire de marcher un peu dans la neige. Et nous tombons sur encore un moyen de dépenser de l'argent : grande roue, ou promenade en calèche ? Nous passons notre tour et continuons...


Ah voilà, enfin on va apprendre comment on récolte la sève d'érable et comment on fait le sirop d'érable. Mais en fait non, il n'y a qu'un panneau explicatif, dans la cabane où nous allons manger notre tire à l'érable qui est comprise dans le prix du repas. Personne n'explique comment ça marche, et on nous pousse juste dans la ligne, une fois qu'on a donné notre ticket...


Le sirop chaud est versé sur la neige, et nous le faisons tourner autour de nos bâtons pour le manger en sucettes. C'est bon, meilleur que celle que j'avais goûtée à la fête des neiges.



Et puis, tiens, d'une pierre deux coups, ils ont trouvé comment déneiger tout en gagnant encore un peu d'argent : attacher une carriole derrière le tracteur, et hop !


D'après ce que j'ai pu observer, les érables n'ont maintenant plus leur petit pot en métal accroché pour recueillir la sève, mais plutôt des tubes qui ressemblent à un goutte-à-goutte et qui doivent centraliser la sève quelque part. Voilà à quoi ça ressemble :


Et quand même, un arbre à l'ancienne, pour montrer comment c'était :


Et après ça, bien fatigués, nous reprenons le chemin inverse, soit taxi, bus, métro et métro pour rentrer. J'aurais aimé faire l'expérience de quelque chose de plus authentique, mais il aurait vraiment fallu une voiture, ou bien connaître quelqu'un qui a de la famille qui possède une cabane à sucre. C'est pas grave, c'était une bonne journée en bonne compagnie, même si le trajet et la neige l'ont rendue plus fatigante que prévu.

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